Wrac'h résidence 2023

 L'île Wrac'h se trouve à la sortie de l'Aber Wrac'h, au nord de Brest, on y accède à mi marée, 3 heures avant la Basse mer et 3 heures après à partir de la plage de Saint Cava près du village de Lilia.

Il y a 1km à travers l'estran pour rejoindre la maison phare.

C'est l'association IPPA qui gère les résidences et entretient la maison et son jardin qui nous a invité à venir travailler 15 jours sur l'îlot.

http://www.ippa-ile-wrach.bzh/





Pas question de passer en voiture, seuls les goémoniers et ostréiculteurs y sont autorisés. Le passage des affaires et vivres se fait en brouettes avec l'aide des membres de l'asso.





Notre idée est de poursuivre le travail fait depuis notre résidence de Ouessant en se nourrissant de la même énergie, trouver de nouvelles pistes de création.


 
La météo très mouvementée va marquer nos conditions de travail.


En réalité l'île se nomme Roc'h Gored, ce qui veut dire la pêcherie.

Il y a devant notre îlot une autre île encore plus petite avec une maison qui domine une ancienne installation de bassins en pierres qui servait à capturer le poisson quand la mer se retirait. Cela ne sert plus maintenant. C'était du temps où ces estuaires regorgeaient de saumons. Avant l'élevage intensif et la sur pêche.



Mais nous c'est dans la maison du phare que nous allons vivre ces 15 jours.


En bas du phare, une belle cale permet d'accoster à marée haute.





Ici, pas d'eau potable. C'est l'eau des pluies qui sert d'eau courante. Et il pleut bien assez.
Pas non plus d'électricité mais ce panneau solaire fonctionne bien quand on charge les appareils le jour. 
Pas d'eau chaude donc. Là c'est plus rude à mon goût mais je vais apprendre à me suffire d'une casserole d'eau chaude pour me laver. Pas de frigidaire, et ça c'est compliqué avec les températures encore douces de fin septembre. Nous ne sommes pas habitués à gérer sans et déplorerons quelques pertes alimentaires.
Une cuisinière à bois pour le chauffage que nous n'avons pas utilisée.
Une gazinière pour la cuisine pour mitonner tout ce qu'on veut.
La pénombre et l'éclairage ponctuel donne un aspect médiéval aux scènes intérieures mais ce n'est pas cela que nous avons choisi de travailler.




Je commence le rituel de la ligne d'horizon, de dedans quand le vent ou la pluie ne me permet pas de m'installer dehors. 



La quantité d'îlots et cailloux émergeants rend l'exercice compliqué.




Derrière le phare, protégé de murs, un jardin potager et un atelier où je vais pouvoir peindre.


Mon idée de départ est de faire des empreintes d'algues, un peu comme des giotakus




Je me rend compte immédiatement que ce qui se passe avant l'empreinte, sous et autour de l'algue est beaucoup plus interessant et je vais entreprendre une série d'encres réalisées en présence de l'algue.











Je vais me lancer dans des formats de plus en plus grand. Les encres réagissent à l'alginate, au sel, aux pigments que contiennent les algues.








Et je finis par rejoindre les jetés d'algues de Raphaël. A croire que ce vent me rend folle.

                                  (Les photos publiées sur ce blog ne sont pas libres de droits)






Marion et Stéphane sont venus assister Raphaël dans ses jetés.









Les coups de vents se succèdent, ça siffle, les portes claquent, les volets battent. On en sort tout secoué.
Je travaille à plat, dehors avec la pluie.
Pour caler mes feuilles à l'extérieur j'utilise les gros galets ronds du haut des grèves. 






Et j'entame naturellement cette nouvelle série sur le poids des pierres , une pierre par jour, le poids des jours. Pour construire un mur et puis deux.
















Pendant ce temps Raphaël et Marion font voler les pierres, le sable.




















Et on ne les arrête plus, il vont tout jeter.